Discussion Chupa-Chupa/Mystério

Des pas longs et résonants se faisaient entendre, des cliquetis de chaînes et de longs grognements aussi...

Chupa-Chupa arrivait vers l'auberge, ayant pris de l'avance sur le reste de ses fidèles. La raison était simple ; il était dans une de ces colères indescriptibles !

Avançant dans la pluie sans broncher, il finit par apercevoir des gens, dont ce Mystério... Sans ses hommes...

-TOI !, dit-il d'un ton furieux, s'approchant du même coup à vive allure vers l'individu, sans trop remarquer l'Olfarie déprimante au pied de l'arbre.

-Quoi longues jambes...
Tu me cherchais...?

Mystério avait sa main discrètement sur sa lame...

-Si tu veux faire une plainte, t'es pas à la bonne place...

Mystério se plaça devant l'Olfarie pour la protéger, au cas où...

Alors que Siegfried attendait la réponse de l'aubergiste, il repensait à son maître, sans doute mort au combat durant le premier assaut des redekaps, lors de la foire...

Quelques minutes par la suite, Siegfried sentit une drôle d'odeur qui lui rapellait quelque chose. Plus il attendait, plus l'odeur se faisait forte. C'est là qu'il se rapella que c'était l'odeur du grand Chupa-Chupa. N'attendant pas la réponse de l'aubergiste, le chevalier guérisseur prit son bouclier en vitesse et alla dehors, tout en cherchant le grand Chupa. Voyant l'aubergiste qui allait dans une direction, Siegfried le suivit et arriva devant Chupa.

-CHUPA ! Mais calmez-vous, il ne vous a rien fait, cet homme ! Utilisez votre sagesse infinie et réglons ce problème entre hommes civilisés !

-Décidément, soit c'est moi, soit c'est toi, Chupa, qui est populaire...

Mystério éclata de rire...

Voyant tous les clients de l'auberge sortir, le Voleur de Vie sortit aussi. Lorsqu'il vit la scène, il dit à Siegfred :

-Moi, je dis que c'est le guerrier à l'armure dorée qui gagne.

Écoutant attentivement les paroles de Mystério, Laora agitait légèrement la tête. Un petit sourire venait de naître, signe que la joie de celle-ci revenait. Puis, face à la fureur de Chupa-Chupa, avec qui la jeune fille avait passé un certain temps, le minois se crispa sous une note de confusion.

Déja un attroupement, holalala. Protégée par l'humain, Cayrelle se redressait lentement, venant extraire tout pli de l'étoffe que composait sa jupe et, glissant ses petites mains douces contre le dos de l'aventurier, jetait un coup d'oeil, dressée à l'extrême sur la pointe des pieds, pour voir de quoi il en découlait.

Face à la critique du Voleur de Vie, l'Olfarie lui tirait la langue, ce qui, derrière son voile, était très peu visible. Bref, elle épiait, le bout de la tête dépassant légèrement de l'épaule de Mystério.

Arrivant le dernier, sans se précipiter comme l'avaient fait tous les autres, Karkos suivit les aventuriers et les bruits jusqu'à trouver l'attroupement. S'approchant lentement, sans faire vraiment de bruit, comparé aux bruits des armes et des armures, de la pluie battante, et l'odeur plaquée au sol par la pluie forte, c'est comme une ombre qu'il glissa jusque derrière le Voleur de Vie. Levant les bras pour l'empêcher de bouger, mais sans lui toucher encore, il laissa seulement la tête s'avancer aux côtés de la sienne pour dire quelques mots :

-Dorée peut-être, mais pas toi.

Sachant très bien de qui il s'agissait, le Midna ne se détourna même pas. Il savait que c'était Karkos et il lui chuchota :

-Toi tu brilles pas, mais tu sens.

Reniflant un peu tous les nouveaux arrivants, tout en connaissant la plupart d'eux, Chupa-Chupa se calma en remarquant l'Olfarie.

-L'aubergiste, retourne à tes chiffons, je t'ai pas causé ! Mystério, faut VRAIMENT qu'on ait une discussion toi et moi !

Il le pointa sévèrement en se dirigant vers les bois, tout en faisant un petit sourire à l'Olfarie...

-Pas de troubles, mon grand, j'ai rien à cacher à personne...
Mais si tu fais un seul geste louche, je te taillarde...

Ah oui, et baisse le ton d'un cran... Ça m'agace...

Mystério suivit Chupa jusqu'à l'orée de la forêt, toujours sur ses gardes...

Remarquant le sourire de Chupa, l'Olfarie se dressa toujours un peu plus sur la pointe pour lui sourire à son tour, chassant même d'une main rapide le voile pour lui laisser clairement voir. Petit geste de main, et les talons retournaient en contact avec le sol. Les mains coulaient ensuite contre le bras de l'aventurier, s'immobilisant une seconde ou deux contre sa main.

Ensuite, regardant tout autour, elle patientait, regardant comment l'Assemblée se dissocierait.

-Préfère sentir fort pour ton nez, que sentir toi. Retourne où toi venir, être mieux pour toi.

Reculant prudemment sans menace, Karkos s'éloigna, regardant à son tour l'aubergiste, comme si celui-ci était un être étrange et peu digne de confiance.

-Humains tous être pareils, Nomades aller ailleur.

Une fois à l'orée de la forêt, Chupa-Chupa commença la conversation avec Mystério :

-C'était quoi que vous nous avez fait, dans l'autre village ? On se défend contre des hordes de redekaps et étant trop lâches pour continuer la guerre, les meilleurs guerriers vont avec eux et disent qu'ils défendent leur territoire ?!

On n'aurait pas pu m'informer avant ?! À la place de me taper sur la gueule inutilement ! Ça me met dans tous mes états....

-J'aimerais bien répondre à ta question, mais je suis un mercenaire... J'ai pas vu une seule larme tomber dans mes poches, que ce soit des paysans ou d'autres groupes...

...Ces autres groupes, qui en passant se sont garnis les leurs en pillant les morts pendant qu'on se battait, eh oui, j'en ai vu !

...Le chef de l'Aube Rouge nous a engagés à gros prix pour faire ce qu'on a fait. Dommage que ça tombe sur notre dos... Si t'as des question, c'est à Svalbar que tu dois les poser...

Je crois que le but des redekaps, et c'est ma théorie, c'était de nous faire fuir ailleurs... D'ailleurs personne n'est mort non...?

C'est la seule réponse que je peux te fournir Chupa... Si elle te convient pas, tant pis...

Bon... Je prendrais bien une bière jusqu'à l'aube moi.
Il dit cela tout en regardant l'Olfarie...

-D'autres questions, Chupa ?

Reniflant un coup de façon insignifiante, il répondit :

-Non, me reste juste à voir ce satané chef de l'Aube Rouge. Mais comme tu dis, personne n'est mort, même si ce combat stupide, qui aurait pu être évité en m'en parlant, m'a fait perdre un objet de grande valeur.

Ton histoire semble plausible... Désolé de m'être emporté, je te paye la bière pour me faire pardonner ?

Chupa-Chupa se dirigea vers l'auberge d'un air un peu plus calme...