Sous un arbre à se protéger de la pluie...

Malgré la pluie et malgré tout ce que les physiciens conseilleraient, Laora se laissait choir contre un arbre, le regard dressé vers la voûte céleste. Des étoiles ! La lune, des présences qui la rassuraient à tout moment (enfin, surtout la nuit, huhu). Ramenant les cuisses près de son corps et une main sous les genoux pour le confort, l'Olfarie pouvait sembler alerte. La main armée restant inerte, sur le sol. Et pratiquant déjà le mutisme qui l'enlaçait toutes les nuits, la jeune femme laissait la pluie transpercer son échine de quelques frissons.

Anessa... Je retrouverai ton amour perdu, dit-elle, silencieuse, seulement les lèvres ayant osé remuer, tandis que la voix ne s'élevait plus.

Mystério s'approcha de l'Olfarie sous la pluie battante...

-C'est bien la pluie, non... Ça nous rapelle qu'on est en vie... De plus l'auberge n'est pas recommandable, il y a des rats a l'intérieur...

Mystério s'assit près d'elle...

-Je suis pas sourd tu sais... J'ai compris que vous cherchiez quelqu'un... On pourrait faire du donnant donnant. Je vous aide et vous m'aidez... J'ai une malédiction que je garde personnelle et dont je veux me débarrasser... Je crois que les Olfaries seraient les seules à me guérir... Si c'est trop trash, je demanderai au reste des Krash...

Je sais que tu ne peux pas parler, mais... Tu peux écrire ou faire un signe de tête...

Le regard suivait les deux hommes, qui venaient à disparaître sous le couvert des arbres et, entendant ce que l'Alpha disait, l'Olfarie s'avançait vers lui.

Petite moue aux lèvres, elle tendait ensuite sa main au Feral, paume vers le ciel. Un doigt restait ouvert alors que les seconds se flétrissaient contre la paume. Elle le désignait de ce doigt, puis ramenait le doigt vers sa personne, pour ensuite pointer la lune. Le tout se complétait d'une bouille qui s'inclinait d'un seul sens, le regard interrogatif.

-Euh... moi amener toi au ciel?

Karkos se désintéressa rapidement de l'aubergiste, regardant l'Olfarie avec la plus grande curiosité. Fronçant les sourcils, il réfléchissait visiblement.

Des plis naissaient près des yeux de l'Olfarie, montrant un amusement évident à ces paroles. C'était simplement adorable ! La frimousse dodelinait, de gauche à droite, pour reprendre le processus. Le pointer, se pointer, puis désigner la lune. En ajout à ça, la jeune femme venait tapoter son masque, à la hauteur des yeux, pour redésigner la lune.

-Moi... Toi... La lune dans yeux?

La tête penchée sur le côté, c'était tout juste si Karkos ne se grattait pas la tête avec ses longues griffes sous la réflexion.

Une seconde fois, la tête s'activait négativement, puis doucement, les mains de l'Olfarie se glissaient contre une de celles du Feral, pour l' entraîner gentiment vers un arbre. Répétant, au passage, le tapotage d'yeux tout en pointant la lune.

-Regarder lune tous les deux?

Karkos se laissa entraîner un peu plus loin, jusqu'à l'arbre. La poigne douce, l'Olfarie réussit à l'y entraîner, sans que l'air de concentration ne quitte le visage du féral, visiblement intrigué et en pleine réflexion.

Tout sourire, la mine s'agitait positivement! Retirant le voile qui couvrait la partie inférieure de son visage, la jeune femme laissait apparaître les traits joviales qui composaient, sur le moment, son visage. Relâchant l'étreinte, Laora se posait au sol, le dos appuyé contre l'arbre, pour regarder Karkos un moment, puis dévier sur la lune.

-Ben... Ok.

Karkos, à son tour, s'assied au pied de l'arbre, regard tourné vers le ciel, regardant la lune qui apparaissait derrière les gros nuages, qui avaient versé leur pluie quelques instants plus tôt.

Bon, elle espérait un peu que le Feral entretiendrait à lui seul une conversation, car sur le moment, aucun mot ne pouvait provenir de sa personne.

Un peu hésitante, apparamment toujours un peu effrayée des histoires racontées à propos des Nomades, l'Olfarie osait, après un certain temps, poser une joue contre l'épaule de l'Alpha.

Le féral se tourna vers la femelle d'un geste rapide lorsqu'elle esquissa appuyer sa joue sur son épaule. Il pencha la tête, puis la laissa faire, la laissant mettre sa joue contre le poil parsemé de gouttelettes de ses peaux. Il dégageait une douce chaleur dans cette nuit qui s'annonçait froide, et ne paraissait pas frissonner un instant. Pourtant, il ne dit encore aucun mot, bien qu'il se mit à renifler les cheveux de l'Olfarie discrètement.

Bien évidemment, l'Olfarie dégageait une bonne odeur. Cependant, ledit parfum s'était légèrement évanoui avec le contact de la pluie sur son corps. Sentant le froid attaquer son corps, la jeune femme laissait ses paupières s'abaisser un moment, serrant simplement les lèvres. Le châle qui l'entourait se resserrait un peu plus contre ses épaules, tentant à conserver sa chaleur. De même, la chaleur que dégageait le Feral la réconfortait.

Les paupières se réouvraient, laissant les prunelles se dresser vers la lune, et les étoiles.

--Merci, sire

Adara sortit précipitamment de l'auberge et entreprit de trouver sa soeur, ce qui ne fut pas vraiment compliqué. Elle était assise contre un arbre en compagnie du féral Carcajou, qui lui avait demandé d'enlever son masque il y a quelques jours. La jeune Olfarie se planta en face de sa soeur, l'obligea à se lever et la serra dans ses bras en pleurant toutes les larmes de son corps, maudissant les fantômes de son passé.

-Cayrelle, ma soeur... Papa. Où est Papa? Et nos frères...? Même Donasian me manque. Où sont-ils, Cayrelle?

Petite perte de contrôle.

-Pardonne-moi...

Bien proche du sommeil, une joue écrasée contrel l'épaule du Feral, Laora semblait s'apaiser d'une présence masculine, spécialement lorsque sa soeur n'était pas proche, ce qui la laissait souvent démunie.

Tiens, la voilà, justement, ce qui tira Cayrelle de sa torpeur, et les larmes naissaient également. Le coeur s'écrasant contre la poitrine de la petite femme.

-Adara ! Je suis tellement désolée de ne pas pouvoir être comme toi ! Papa, nos frère ? Je... Ils sont toujours à Wilius, je crois ! Sûrement les blessures du combat les ont-ils affaiblis, nous... Nous avons eu de la chance, tu le sais...

Karkos, les yeux un peu lourd de sommeil, leva la tête vers les deux Olfaries qui parlaient et pleuraient ensemble. Sans dire un mot, il les observa, mi-curieux, mi-endormi.

Un murmure traversa l'air comme dans un souffle. Adara se détacha de sa soeur et la regarda dans les yeux en lui tenant toujours les épaules.

-T'as entendu, Cayrelle?

Puis, se tournant vers le Féral qui les regardait sans sembler comprendre :

-Avez-vous entendu une voix vous aussi?

Cet endroit semblait bien étrange.

Cayrelle agitait positivement la tête, venant poser ses mains sur celles de sa soeur. Le cou se tordait, offrant le regard vers le Ciel, pour observer les alentours.

-C'est très étrange... Nous devrions tenter d'aider cette... Plainte...?

Karkos hocha la tête, sans se relever.

-Oui, avoir entendu. Alors?

Haussant les épaules, il les regarda avec un regard curieux.